Le développement de voitures à hydrogène pourrait marquer un tournant historique dans le sport comme dans l’industrie automobile. Pourquoi l’hydrogène est-il un carburant pertinent ? Et comment fait-il son entrée dans le monde de la compétition ? Zoom sur une énergie responsable, qui pourrait bien révolutionner la discipline...
Pourquoi l'hydrogène est-il pertinent pour le sport auto ?
Comme le précise l'IFPEN, « 1 kg d'hydrogène libère environ trois fois plus d'énergie qu'1 kg d'essence ». De plus, les rejets d’un véhicule à hydrogène sont composés uniquement d'eau et n’entraînent donc aucune émission de CO2.
Convaincu du potentiel de l’hydrogène en sports auto, l’Automobile Club de l’Ouest (ACO) et le laboratoire d'ingénierie suisse GreenGT ont créé le programme MissionH24, en 2018, dans le but d’amener des concurrents à engager des voitures à propulsion électrique-hydrogène aux 24 heures du Mans dans un futur proche.
À l’instar de nombreuses autres technologies lancées et testées au Mans par le passé, le but de l'opération est d’accélérer le développement de cette énergie nouvelle.
Un souhait partagé par Christophe Ricard, président de GreenGT, et Pierre Fillon, président de l’ACO, qui espèrent à terme développer « une discipline et in fine, une mobilité décarbonée essentielle pour le futur de notre planète ».
Une catégorie « hydrogène » aux 24 Heures du Mans
Sur le chemin menant à cet objectif, le 22 septembre 2018 marque une étape historique : GreenGT faisait une démonstration du premier bolide à hydrogène, la LMPH2G, sur le circuit de Spa Francorchamps en Belgique. Un an plus tard, une version plus aboutie de ce prototype, développée par l’écurie H24 Racing, participait aux séances d’essais libres de la Michelin Le Mans Cup, en immersion parmi les concurrents de la série. Avant de pouvoir prendre la piste, la LMPH2G pilotée par Olivier Lombard et Norman Nato a passé et réussi de nombreux tests, crash tests, évaluations pour obtenir une validation sécurité de la FIA, indispensable pour intégrer une compétition.
Aujourd’hui, la H24 - nouvelle génération de prototype hydrogène
« Aujourd’hui, nous avançons en quelque sorte en pionniers pour introduire une nouvelle énergie en compétition et nous participons aussi au développement de procédés pour le futur », résume Bernard Niclot, directeur de projet hydrogène pour l’ACO. « Disposer d’un partenaire comme TotalEnergies pour la partie ravitaillement, station mobile, est aussi un gage très important de réussite ».
Après une première phase de tests sur banc, la H24 ( le prototype actuel) a quant à elle débuté début 2021 un important cycle d’essais privés sur plusieurs circuits et poursuit son rôle de démonstrateur cette année encore.