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EWC, durer pour briller
L’Endurance moto a officiellement vu le jour en 1960. A cette époque, il ne s’agit pas d’un championnat du monde mais d’une Coupe FIM organisée sur quatre épreuves : Thruxton en Angleterre, Montjuich en Espagne, Warsage en Belgique et le Bol d’Or, en France. En 1976, cette compétition devient un championnat d’Europe, puis en 1980 un championnat du monde. Hervé Moinneau et Marc Fontan sont les premiers pilotes à obtenir le titre mondial, les deux Français faisant équipe sur une Honda RCB. La discipline est alors très populaire, les constructeurs japonais y voyant une formidable vitrine pour assurer la promotion de leurs nouvelles machines.
Jusqu’en 2000, le titre de champion du monde est attribué au pilote ayant inscrit le plus de points au cours des différentes épreuves. A partir de 2001, c’est l’équipe engagée qui est récompensée. De deux, les équipages passent par ailleurs à trois pilotes.
Le championnat du monde d’Endurance compte différents formats de course. Certaines se déroulent sur vingt-quatre heures, d’autres sur six, huit ou douze. Des courses de 1000 km ont également existé au cours de l’histoire de cette compétition qui, en 1989 et 1990 avait perdu le label de championnat du monde de fait d’un nombre d’épreuves insuffisant.
Aujourd’hui, des points de bonus sont attribués aux dix premiers équipages en fonction de leur position après huit heures et seize de course. Deux catégories cohabitent, les WEC, et les Superstock. Si le règlement de la première est proche de celui Superbike, celui de la seconde ne permet qu’un minimum de modifications par rapport aux modèles de série.
Elf et l’Endurance
S’il permet de développer des produits spécifiques ou co-brandés, le partenariat entre Elf et Kawasaki offre aux chimistes et ingénieurs du centre de recherche de la marque au trépan d’autres champs d’expérimentation que ceux que proposent les Grands Prix. Que ce soit en Superbike ou en Endurance, compétitions sur lesquelles la compagnie TotalEnergies et sa marque ELF fournit les équipes officielles Kawasaki, les contraintes sont en effet très différentes au niveau du carburant. Côté lubrifiants, là-encore les contraintes sont spécifiques du fait de moteurs dérivés de la série, moins performants mais construits avec une métallurgie plus standard. « Même si cela reste des moteurs de compétition poussés à l’extrême, nous devons prendre en compte leurs particularités pour proposer des carburants et des lubrifiants adaptés, note Romain Aubry. Notamment en Endurance, où les contraintes de fiabilité sont extrêmes, nous proposons des produits plus visqueux. Ils permettent également de réduire la consommation, ce qui est très important sur des épreuves de vingt-quatre heures. » Des épreuves où la fiabilité est bien évidemment gage de succès.
Les enjeux 2023
Le championnat du monde d’Endurance (EWC) comporte cette année quatre épreuves. Le coup d’envoi de la saison 2023 sera donné au Mans, le week-end des 15 et 16 avril, sur le circuit Bugatti. Après les 24 Heures Moto, une deuxième épreuve organisée sur deux tours d’horloge se déroulera en Belgique sur le circuit de Spa-Francorchamps, les 17 et 18 juin. Revenu l’an dernier au calendrier de l’EWC après avoir bénéficié de nombreux de travaux d’aménagement destinés à améliorer sa sécurité, le mythique tracé des Ardennes a fait l’unanimité auprès des pilotes.
Les 24 Heures de Spa seront suivies des Huit Heures de Suzuka. Comme l’an dernier, l’épreuve japonaise sera organisée le premier week-end du mois d’août. La finale du championnat se déroulera un mois plus tard, les 16 et 17 septembre, sur le circuit Paul Ricard, hôte du légendaire Bol d’Or. Une dernière course de 24 Heures qui décidera du nom de l’équipage qui succédera au team FCC TSR Honda France, couronné en 2022. Parmi les candidats au titre figure évidemment la nouvelle structure Kawasaki Webike Trickstar qui prend la suite du team Kawasaki SRC. Ayant pris sa retraite, Gilles Stafler a passé le relai à Ryuji Tsuruta. Le team manager japonais qui a récupéré une bonne partie de l’équipe française, dont le responsable technique Thomas Baudry, alignera cette année Randy de Puniet, Kazuki Watanabe et Christophe Ponsson. Pour s’imposer, la Kawasaki ZX-10RR du trio franco-japonais devra non seulement devancer la Honda numéro 5 mais aussi la Suzuki du SERT Yoshimura et la Yamaha du YART, deux autres machines en lice pour le titre mondial.
L’équipe
Team Kawasaki SRC
Après plus de dix années passées à la tête de l’équipe SRC qu’il avait lui-même fondée, Gilles Stafler a décidé l’hiver dernier de passer la main à Ryuji Tsuruta pour défendre les couleurs Kawasaki dans le championnat du monde d’Endurance. Ancien pilote, le Japonais connaît bien l’EWC pour y avoir engagé le team Trickstar à plusieurs reprises au cours des dix dernières saisons. L’engagement officiel de Kawasaki en EWC passe donc désormais par le team Webike Trickstar dont la structure reprend en grande partie celle du SRC. Elle aussi installée dans le Var, la nouvelle équipe Kawasaki sera techniquement chapeautée par Thomas Baudry, l’ex-directeur technique du team de Gilles Stafler. Avec un soutien accru de Kawasaki Motor Japan, le team Kawasaki Webike Trickstar sera co-dirigée par Keisuke Nakayama, le bras droit de Ryuji Tsuruta. La Kawasaki numéro 11 sera cette année pilotée par Randy de Puniet, Kazuki Watanabe et Christophe Ponsson.